Sous la pression des syndicats et des salariés, le Premier ministre Michel Barnier a reculé face à la réforme de l’assurance-chômage.
Derrière ce geste, une tactique politique qui vise à calmer la contestation, sans pour autant offrir de véritables garanties.
La vigilance s’impose, car les travailleurs précaires ne doivent pas être dupes des promesses d’un gouvernement qui n’a cessé de les attaquer.
Le recul de Michel Barnier sur la réforme de l’assurance-chômage n’est rien d’autre qu’une tentative désespérée pour endormir la contestation grandissante.
Après avoir reçu une opposition massive des syndicats, dont la CGT, et face à la colère des travailleurs précaires, le gouvernement a dû lâcher du lest.
Mais qu’on ne s’y trompe pas : ce revirement n’est en rien une victoire. C’est une manœuvre habile pour maintenir une paix sociale fragile tout en continuant à imposer des mesures antisociales sous couvert de dialogue.
La réforme portée par Gabriel Attal, que Barnier annonce abandonner, visait à durcir encore les conditions d’accès aux allocations chômage, frappant de plein fouet les travailleurs les plus vulnérables, notamment les intérimaires.
Attal prévoyait de prolonger la durée d’affiliation nécessaire à l’indemnisation de 6 à 8 mois, une mesure qui aurait privé des milliers de demandeurs d’emploi de toute protection.
Si ce projet est aujourd’hui suspendu, c’est avant tout grâce à la résistance des syndicats, qui ont refusé de laisser passer ce nouvel affront.
Michel Barnier, en habile stratège, cherche simplement à gagner du temps.
La confiance en ce gouvernement est inexistante. Depuis le début de la présidence d’Emmanuel Macron, les travailleurs ont été la cible d’attaques constantes : destruction des droits, précarisation croissante, et réduction des protections sociales. Cet abandon n’est que temporaire.
Barnier lui-même insiste sur la nécessité de réduire les dépenses publiques. Qui peut croire qu’un homme aussi proche des milieux patronaux se soucie réellement des chômeurs ? Les travailleurs ne doivent pas relâcher leur garde face à ce qui pourrait n’être qu’un répit avant un nouvel assaut.
D’autant que le Premier ministre a bien précisé ses attentes: « réduire les dépenses publiques » reste son objectif.
Les partenaires sociaux sont invités à renégocier sur la base de l’accord de novembre 2023, un texte que la CGT n’avait pas signé, car il contenait déjà des mesures d’austérité cachées. Cet accord, soutenu par le patronat et certains syndicats plus conciliants, prévoyait des économies de 450 millions d’euros sur quatre ans, au prix de l’emploi et des conditions de vie des chômeurs, en particulier des seniors.
Ce que Barnier propose, c’est un retour à la table des négociations, mais avec des dés pipés.
En acceptant ces discussions, les syndicats doivent se préparer à faire face à des manœuvres visant à imposer des concessions inacceptables.
Le gouvernement parle d’écoute et de respect, mais l’expérience récente montre que tout dialogue avec ce pouvoir est biaisé par l’intérêt du patronat et les logiques de réduction budgétaire.
L’annonce d’un nouveau décret prorogeant les règles actuelles au-delà du 31 octobre n’est qu’une mesure de façade.
Le gouvernement sait qu’une interruption des versements de l’allocation chômage serait un désastre politique.
Il cherche à se protéger, non pas à protéger les travailleurs.
Ce n’est pas un geste de bienveillance, mais un calcul froid pour éviter que la contestation ne se transforme en révolte ouverte.
Les intérimaires, les précaires, et l’ensemble des travailleurs doivent rester en alerte. L’abandon de la réforme Attal est une petite bataille remportée, mais la guerre sociale continue.
La CGT, méfiante et déterminée, continuera de défendre fermement les droits des travailleurs face à un gouvernement qui, sous couvert de dialogue social, ne cesse de miner leurs protections.