La Poste a décidé de rompre brutalement 20 000 contrats d’intérimaires, invoquant une transition vers des CDD. La CGT dénonce une communication confuse et une gestion économique reposant sur la précarité, alors que ces suppressions risquent de fragiliser davantage les intérimaires et les effectifs restants en pleine période de Noël.
Résumé de l’article paru aujourd’hui (16 Décembre 2024) dans l’Humanité.
La situation des intérimaires de La Poste atteint un point critique. L’entreprise a engagé un plan visant à rompre 20 000 contrats temporaires, selon les alertes des syndicats. La direction avance des arguments de transition vers des Contrats à Durée Déterminée (CDD), espérant ramener la proportion des intérimaires à 60 % contre 40 % de CDD, contre un ratio actuel de 80 % d’intérimaires. Mais pour la CGT, le compte n’y est pas.
Cette décision, prise dans un contexte de surcharge de travail liée aux fêtes de fin d’année, suscite l’indignation. Selon Laëtitia Gomez, secrétaire générale de la CGT Intérim, ces suppressions massives traduisent une gestion économique exploitant les contrats précaires comme « variable d’ajustement ». Catherine Stolarz, de la fédération CGT FAPT, dénonce une communication contradictoire des responsables locaux de La Poste, certains invoquant des « surestimations de besoins », d’autres des « contraintes budgétaires ». Ces justifications ne masquent pas l’impact humain : des intérimaires « jetés comme des Kleenex », parfois après des années de missions.
Au-delà des intérimaires, ce plan fait peser une pression accrue sur les salariés restants. Dans certains sites, ces derniers devront absorber des volumes de travail énormes, alors que la part des intérimaires dépasse parfois 60 % des effectifs. La CGT s’interroge : combien d’intérimaires seront effectivement reclassés en CDD ? Combien seront simplement exclus ?
Pour les syndicats, le conseil d’administration de La Poste prévu le 19 décembre devra répondre à une question centrale : l’entreprise prévoit-elle de réduire sa dépendance aux contrats précaires ou persiste-t-elle dans une logique économique d’instabilité pour ses travailleurs ? La CGT entend bien exiger des réponses claires et défendre les droits de ces milliers d’intérimaires laissés sur le carreau.
Article de Hayet Kechit.