Particulièrement ciblé par les réformes gouvernementales les plus récentes, censées limiter ses "privilèges" supposés, l'intérim concerne avant tout une majorité de travailleurs non qualifiés et précaires. Pour bientôt trois millions d'intérimaires en Start-up nation, comme ceux que nous avons rencontrés...
La lutte ne s'arrête pas! Faisons du bruit! Sous le muguet, la colère!
Pour signer la pétition contre le licenciement abusif de Christophe Nobile, journaliste au Canard Enchaîné suite à ses révélations de détournement de fonds et d'emploi fictif en 2022. C'est une vengeance de la direction, ni plus, ni moins.Le lien vers cette...
Interview d’André Fadda, représentant de la CGT au conseil d’administration du FAF-TT
Que pense la CGT Intérim du document d’orientation du gouvernement en vue de la négociation interprofessionnelle sur la formation professionnelle qui a été présentée aux acteurs sociaux ?
Cette feuille de route réaffirme l’importance de la formation professionnelle. Mais au-delà des bonnes intentions, la logique gouvernementale est de permettre au patronat le pillage des fonds de la formation et d’empêcher les salariés d’accéder aux formations de leur choix. En un mot, le gouvernement offre le pilotage de la formation professionnelle au patronat, géré aujourd’hui paritairement avec tous les acteurs sociaux.
Ce projet vise à fusionner le CIF (Congé Individuel de Formation) avec le CPF (Compte Personnel Formation). Qu’en pense la CGT Intérim ?
Beaucoup de mal. Dans l’intérim, le CIF est le dispositif le plus populaire chez les salariés. C’est un droit exceptionnel et formidable qui permet au salarié, à sa seule initiative, de choisir et de réaliser une formation de longue durée, qualifiante, en gardant son salaire, calculé sur la base du taux horaire de sa dernière mission. Dans l’intérim, ce dispositif a été gagné par la lutte en 1983. Au travers des mobilisations organisées par la CGT dans plusieurs villes de France, comme l’occupation d’agences d’intérim et de la direction départementale du travail à Bordeaux, les salariés intérimaires en mission et en stage à l’AFPA ont gagné la création de l’OPCA (Organisme Paritaire Collecteur Agréé) de branche, le FAF-TT, et la mise en place du CIF pour tous les salariés de l’intérim. Le CIF remporte un vif succès dans l’intérim. Il y a 3000 dossiers de demandes de CIF déposés chaque année au FAF-TT avec, dans la dernière période, un taux d’acceptation de 80 %. Malheureusement, ce n’est pas le cas tous les ans, le budget alloué au CIF étant insuffisant, malgré les demandes de la CGT Intérim pour renforcer son financement et toujours refusées par les autres organisations syndicales et le patronat.
Le projet gouvernemental risque donc de faire disparaître ce bel outil d’émancipation et de formation de qualité, ce qui réduira les possibilités d’évolution professionnelle pour les salariés du travail temporaire, intérimaires comme permanents.
La CGT Intérim est donc opposée à cette fusion ?
Totalement, ce projet ne fait qu’aggraver la précarité et transforme la formation qualifiante en une formation d’adaptation au poste, de courte durée, uniquement pour favoriser l’employabilité rapide, sur le choix de l’entreprise. Le patronat a détourné le CPF et nous le constatons sur le terrain. Le CPF est utilisé par les patrons de l’intérim pour former uniquement les intérimaires au poste, par des formations de courte durée essentiellement réglementaires ou certifiantes, comme le CACES (formation certifiante de plusieurs jours pour apprendre à manier un transpalette ou conduire un engin élévateur) par exemple.
Cela va servir au salarié pour travailler dans un entrepôt, mais il restera toujours à faire le même métier non qualifié et n’évoluera pas. Le salarié ne peut pas se projeter dans l’avenir, se perfectionner durablement, accéder à un niveau supérieur de qualification ou changer de profession. Il est condamné à rester au bas de l’échelle et à n’être formé que dans l’intérêt du patronat.
La CGT Intérim appelle donc tous les salariés de l’intérim, intérimaires et permanents à défendre le CIF et leur droit à une formation professionnel de qualité, tout au long de la vie dont chacune et chacun a la maîtrise, à partir de ses réalités, de ses besoins et de ses envies. Dès maintenant, ils peuvent signer la pétition « Le CIF : Ça marche ! Je m’engage pour le sauver », mise en ligne par la CGT.